Pierre La Cuisse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pierre La Cuisse
Biographie
Naissance
Activité
Œuvres principales

Pierre La Cuisse, né au XVIe siècle à Saint-Denis[1], mort au XVIIe siècle, est un architecte français qui a principalement travaillé en Dauphiné au service de François de Bonne, seigneur puis duc de Lesdiguières, qui deviendra connétable de France en 1622.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il apparaît d'abord dans les archives du Minutier central des notaires de Paris, en 1557 et 1575, comme « tailleur de pierre demeurant à Saint-Denis en France »[2].

En 1583 il est en Dauphiné, où il construit le château de Gabriel de Morges seigneur de La Motte-Verdeyer (La Motte-Saint-Martin au XXIe siècle)[1],[3]. En juin 1584 lui naît, à Grenoble, un fils prénommé Gabriel, qui reçoit le baptême catholique, et dont la marraine est damoiselle Catherine de Morges, fille du seigneur qui l'emploie[4],[5]. Il aura un deuxième fils, Pierre, né en 1586 également à Grenoble[1].

À partir de 1599, il se met au service de Lesdiguières, chef protestant qui abjurera en 1622[6].

Celui-ci le charge d'être son architecte pour l'édification d'un nouveau château à Vizille sur les ruines d'un édifice médiéval préexistant[7],[1]. D'après le bulletin de 1924 de la Société de l'histoire du protestantisme français, « on connaît le nom des architectes de Vizille : Pierre La Cuisse, originaire de Saint-Denis, et Guillaume Le Moyne, protestant, né à Saint-Germain. [...] Il semble que l'initiative ait appartenu à La Cuisse. Les actes notariés le nomment, en effet, archetectateur du seigneur des Diguières. Ils établissent en outre que de 1599 à 1603 il dressa une partie des plans du château »[8]. Une autre source confirme que « L'édification du château, sur les ruines de l'édifice médiéval commença sous l'autorité de l'architecte Pierre La Cuisse, qui édifia également l'hôtel Lesdiguières à Grenoble. Guillaume le Moyne, architecte du Temple Protestant de Grenoble intervient à partir de 1617 pour la construction de bâtiments annexes. Les travaux de construction s'échelonnèrent vraisemblablement de 1600 à 1619 »[7].

En 1604, il réceptionne les armoiries de Lesdiguières, en marbre et en albâtre, sculptées par Jean Richier, fils de Gérard Richier et petit-fils de Ligier Richier[9], [10]. Vers cette époque, il commande à un fondeur des éléments de fontaine ou de statue en laiton[11].

Dans les archives du château de Vizille et de la famille Perier, il apparaît comme témoin en 1603 dans une transaction relative à un moulin à papier de Vizille, et donneur d'ordre en 1614 pour la réalisation d'un pigeonnier à Saint-Georges-de-Commiers pour le duc de Lesdiguières[12].

On le trouve encore en août 1612 à Vizille où, aux côtés du consul de Grenoble, il vaque pendant cinq jours pour dégager le lit de la Romanche[13].

À partir de 1600-1602 Lesdiguières charge également Pierre La Cuisse de rebâtir l'ancienne résidence des Dauphins qui abritait la Trésorerie, en conservant une des tours, pour en faire son hôtel particulier[14],[15],[16].

Il lui arrive de fournir ses services à d'autres personnes : en 1604, Scipion de Maugiron, seigneur du Mollard à Saint-Marcellin lui confie une petite prestation[17] ; en 1608, il contribue à des travaux dans l'hôtel particulier grenoblois de Marie Vignon, alors maîtresse de Lesdiguières avant de devenir sa seconde épouse en 1617[18].

En 1608-1610, il habite à Monteynard, au sud de Vizille[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Maignien 1887, p. 191-192.
  2. Site généalogique Geneanet, « Recherche bibiliothèque : La Cuisse Pierre, tailleur », sur www.geneanet.org (consulté le ).
  3. Estelle Zanardi, « Ils se mobilisent pour sauver le château de la Motte-les-Bains », sur www.ledauphine.com, Le Dauphiné libéré, (consulté le ) : « monument que l’on doit à l’architecte Pierre La Cuisse ».
  4. Archives de l'Isère, « Grenoble, Saint-Hugues et Saint-Jean : Baptêmes (1580-1586) » (Acte de baptême), 9NUM/AC185/2, sur archivesenligne.archives-isere.fr (consulté le ), p. 68.
  5. Site généalogique Roglo, « Catherine de Morges », sur roglo.eu (consulté le ).
  6. Église protestante unie de France, « Lesdiguières, dernier connétable de France », sur region-ouest.epudf.org, (consulté le ).
  7. a et b Musées.Isère, « Parc du domaine de Vizille : XVIIe siècle, génèse du domaine sous Lesdiguières », sur musees.isere.fr (consulté le ).
  8. Société de l'histoire du protestantisme français, « Bulletin – Année 1924 », sur gallica.bnf.fr, Bulletin de la société d'histoire du protestantisme français, (OCLC 1178516427, consulté le ), p. 156.
  9. Maignien 1887, p. 292.
  10. Stanislas Lami (préf. Gustave Larroumet), Dictionnaire des sculpteurs de l'école française : du Moyen Âge au règne de Louis XIV, Paris, Honoré Champion, , 581 p. (OCLC 595235995, BNF 34214691, lire en ligne), p. 485-486.
  11. Maignien 1887, p. 61.
  12. Archives de l'Isère, « Inventaire des archives du château de Vizille et de la famille Perier : sous-série 11 J » [PDF], sur archives.isere.fr, (consulté le ), p. 21, 22, 76.
  13. Académie delphinale, « Les du Mottet seigneurs de Séchilienne de 1601 à 1743 », sur gallica.bnf.fr, Bulletin de l'Académie delphinale 1938 et 1939, (consulté le ), p. 44.
  14. Maignien 1887, p. 191-192, 340.
  15. Base Mérimée, « Ancien hôtel de Lesdiguières et Jardin de Ville », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
  16. Ce bâtiment a servi ultérieurement de préfecture de l'Isère, puis d'hôtel de ville de Grenoble jusqu'en 1967.
  17. Maignien 1887, p. 254.
  18. Maignien 1887, p. 340.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Edmond Maignien, Les artistes Grenoblois Architectes, Armuriers Brodeurs, Graveurs, Musiciens, Orfèvres, Peintres, Sculpteurs, Tapissiers, Tourneurs, etc., Grenoble, Xavier Drevet, , 394 p. (OCLC 253739691, BNF 30860616, lire en ligne [PDF]), p. 61, 191-192, 254, 292, 299, 336, 340. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Stanislas Lami (préf. Gustave Larroumet), Dictionnaire des sculpteurs de l'école française : du Moyen Âge au règne de Louis XIV, Paris, Honoré Champion, , 581 p. (OCLC 595235995, BNF 34214691, lire en ligne), p. 485-486.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]